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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 21:50
Je n'ai pas le droit d'être malade, contrairement à mes patients. Et quand bien même je tombe malade, je dois aller bosser. Ben oui, telle est la dure loi de l'hôpital (valable aussi pour mes collègues infirmières, régulièrement en prise avec leur cadre pour venir bosser alors qu'elles vomissent leurs tripes...).

Remontons il y a 10 jours en arrière.

Après avoir réfléchi une journée entière, gérant seule ma salle sans chef, avec des externes ne fichant rien de surcroît, étant au bord de l'asphyxie avec température, nausées, mal au crâne et j'en passe, en me rendant compte que je n'arrivais de toute façon à rien, que je décidais mal, que j'étais bref... nuisible... !
Eh ben, le lendemain, je décide d'aller voir tout bêtement... un médecin !! Oui oui, comme n'importe quel citoyen, dans ce pays, on peut encore voir un médecin si on est malade... J'ai refusé sur demande express de mon chef (que j'ai appelé le matin pour le prévenir que j'étais malade) de venir faire une visite express en étant agonisante puis de rentrer chez moi voir un médecin (super logique !!!!!!!!). Je ne sais pas pour quoi je suis passée, mais sur le coup, je m'en fichais royalement. J'avais juste besoin d'un médeciiiiiiiiiiiiiiin !

Verdict fatidique, je nécessite 5 jours d'arrêt minimum.

Oh ciel, comment vais-je faire ?
On sait bien qu'on refile tout le boulot à nos co-internes, alors on culpabilise et on a tendance à se dire "Non mais je vais y arriver !!!"
J'ai donc négocié 3 jours d'arrêt seulement. Le médecin, atterré, me dit bien que si ça va pas, je reviens le voir pour prolonger l'arrêt, hein !

Tu parles.

Retour en salle, asthénique. Après quelques jours d'absence, inutile de dire que j'étais perdue. Tout avait avancé sans moi... Le plus drôle, c'est quand le chef m'a engueulé parce que tel et tel médicament n'avait pas été prescrit. Oui bah mon coco, c'était toi qui était présent du coup, moi j'étais dans mon lit à tousser, dormir, me gaver de paracétamol, alors à moins de faire des prescriptions par télépathie désolée je n'y pouvais rien !!!  Je vous jure, j'étais sur le cul de me voir repprocher un truc alors que je n'y étais pour rien, et le chef qui ne se rend même pas compte qu'en fait il râle contre sa propre incompétence en l'absence de son interne qu'il saigne lentement mais sûrement...

Donc bien sûr, dès mon 1er jour de ré-attaque, je dois gérer de nombreuses sorties (et donc les entrées ensuite). Durant les 3 premiers jours de reprises, je n'ai pu manger (et encore... un biscuit + un café) qu'à 17h !! De toute façon, toute la semaine qui a suivi fut assez pénible, j'étais encore bien malade, je crachais mes poumons, à la fin de chaque journée, j'avais une extinction de voix.

Et ce qui devait arriver arriva donc. Rechute. Surinfection bactérienne. Clouée au lit avec plus de 39°C lors de mon seul et unique week-end de repos. Doublement abattue, je retourne voir un médecin. Qui me dit que dans 2 jours, ça va aller.

Tu parles ! Ca fait 48h, et je suis toujours fébrile, douloureuse, crevée, et je dois reprendre demain et assurer 3 semaines de salle non stop à cause des astreintes...

Je dois encore tenir 3 ans et 9 mois avant de pouvoir souffler un peu, je crois que je serai en arrêt maladie avant ça parce que je n'ai vraiment pas la santé pour tenir entre 70 et 100h/semaine, d'ailleurs si on a inventé les 45 puis les 39 (puis ces horribles 35h), c'est peut-être pas pour rien ???
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